Louise Wattinne — 30 mars 2021
Interview de Paul Olivier
Professeur de physique-chimie au collège les Servizières à Meyzieu (69), Paul Olivier nous parle des vidéos qu’il réalise dans le cadre d’une pédagogie de “classe inversée”. Toutes ses vidéos sont également disponibles sur sa chaîne YouTube !
Je remercie Paul Olivier d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de me présenter son projet pédagogique !
Quand et pourquoi avez-vous eu l’idée de réaliser des vidéos et créer une chaîne YouTube ?
Je n’ai jamais vraiment eu l’idée de créer une chaîne YouTube ! Au départ, je m’en suis servi comme d’un support pour héberger les outils pédagogiques que j’utilise dans le cadre de mon enseignement. YouTube s’est présenté comme le support le plus adapté.
En ce qui concerne la réalisation de vidéos, j’ai débuté il y a environ 5 ans dans le cadre d’une pratique pédagogique de “classe inversée”.
Comment choisissez-vous les sujets de vos vidéos ?
Au début, je réalisais des vidéos sur des notions qui reviennent souvent en physique-chimie. L’idée était d’avoir une boîte à outils dans laquelle mes élèves pouvaient piocher en fonction de leurs besoins. Assez naturellement en physique-chimie, j’ai commencé par proposer des vidéos de rappels sur des notions mathématiques souvent mobilisées : les conversions des unités, les manipulations de formules littérales…
Au fur et à mesure, j’ai trouvé que la vidéo était un support qui convenait bien à mes élèves donc j’ai produit des vidéos de notions de cours vues en classe et plus récemment des exercices corrigés pas à pas.
Par ailleurs, j’ai segmenté mon approche par niveau en commençant par proposer des vidéos pour les collégiens puis depuis le confinement des vidéos pour les lycéens. J’essaie de cibler les notions qui sont cyclées dans les programmes et pour lesquelles il peut leur être utile d’avoir un support de révision.
La réalisation de vidéos est un volet de mon métier que j’affectionne particulièrement. Je trouve cela passionnant de s’interroger sur la manière d’aborder une notion ou un sujet, et choisir la pédagogie la plus adaptée pour transmettre les savoirs.
A quelle fréquence proposez-vous des nouvelles vidéos ?
Pour être honnête, je ne m’impose pas un calendrier de publications précis mais j’essaie de garder une certaine régularité. Avec le contexte sanitaire actuel, j’ai plus de temps à accorder à la réalisation de vidéos.
L’essentiel des recherches se fait pendant les vacances scolaires, puis j’en publie entre 2 et 3 par semaine.
Utilisez-vous les vidéos de votre chaîne YouTube dans le cadre de vos cours ?
En classe, j’utilise surtout mes vidéos de cours à travers des plateformes, comme Moodle. Elles me servent d’outil de remédiation ou de révisions pour les élèves. Je vois cela un peu comme une banque de vidéos pour les accompagner, en plus des séances en classe.
Un exemple de pratique, quand j’aborde un chapitre qui nécessite des pré-requis des années précédentes, je vais anticiper et demander aux élèves de regarder une capsule en amont du cours. Ce visionnage est toujours associé à un petit QCM pour 2 raisons principales. D’une part, les questions du QCM permettent aux élèves de se remémorer et cibler les points importants de la vidéo. D’autre part, de mon côté, ce QCM est un outil assez puissant car cela me donne une évaluation diagnostique qui me permet d’adapter le contenu du cours, les explications et les points sur lesquels revenir. Il me permet aussi éventuellement de déterminer les outils de remédiation et de différenciation à mettre en place directement au sein de la classe.
Que pensent vos élèves des supports vidéos que vous proposez en classe ?
Aujourd’hui, le support vidéo est un outil qui tient une place importante dans mes pratiques. En général, les élèves sont plutôt demandeurs. Cette approche vidéo vient toujours en complément d’un cours avec l’accompagnement du professeur. Cela ne pourra jamais remplacer les interactions qu’on peut avoir en classe.
Comme tous les outils, les vidéos fonctionnent très bien avec certains élèves mais moins bien avec d’autres. L’idée c’est toujours de varier les supports pour rendre le cours le plus intéressant possible pour les élèves.
Quelle est la prochaine notion que vous allez aborder en vidéo ?
Actuellement, je réfléchis et travaille sur des vidéos concernant la partie “optique” pour le lycée.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que professeur de physique-chimie ?
Deux souvenirs me viennent en tête.
Le premier : en tant que professeur principal en classe de troisième. C’est une année décisive et importante pour les élèves car c’est l’année où ils choisissent le lycée qu’ils souhaitent intégrer. Certains demandent des filières professionnelles sélectives, compliquées à obtenir. Chaque année, le moment des résultats est un moment d’émotions fortes pour les élèves. En tant que professeur principal, c’est un moment que j’apprécie partager avec eux !
Le deuxième: en tant que professeur de physique-chimie. C’est à chaque fois un plaisir de voir les élèves s’émerveiller quand ils sont dans une démarche expérimentale. Les travaux pratiques sont des moments qu’ils aiment particulièrement et je suis ravi de pouvoir partager avec eux cet aspect de notre discipline !
Louise Wattinne — Responsable des opérations France
Louise a rejoint l'équipe NumWorks en juillet 2018 et elle a d'abord chouchouté les professeurs de notre communauté pendant 4 ans. Maintenant, Louise assure le bon développement de notre activité en France, quand elle ne participe pas à un triathlon ou qu'elle ne coud pas sa future robe